À 17 ans, j’ai eu un rapport protégé partiellement par une capote. Je dis partiellement parce que cette dite capote a craqué, et bien comme il faut. Je ne m’en suis rendue compte que le lendemain soir. Le lundi matin j’ai séché les cours pour aller au planning familial, et la gynéco m’a donné la pilule du lendemain, ou plutôt du surlendemain. En m’avertissant que plus on la prenait tard après le rapport et moins elle fonctionnait. J’ai attendu mes règles pendant 14 longs jours (oui vous l’avez compris, le rapport a eu lieu en pleine ovulation!). Et elles sont arrivées.
Avec mon ex-mari, on avait décidé d’avoir un enfant. On a fait les lapins pendant six mois, presque tous les jours. Ça n’a pas marché.
Avec mon chéri actuel, ça fait plus de deux ans qu’on essaie pour de vrai. Sachant que j’ai arrêté toute contraception en 2007. Il est vrai qu’entre temps, j’ai repris un peu la pilule pendant mes missions à l’étranger et lors de mon séjour outre-mer. Soit environ deux ans et demi sur les huit d’amour avec mon chéri.
La FIV classique (même pas la peine d’injecter un spermatozoïde dans un ovocyte) nous a donné six beaux embryons, six embryons parfaits dont 5 ont pu être congelés à J2. Le fraîchement transféré ne s’est pas implanté. Le premier décongelé ne s’est pas implanté. La paire suivante ne s’est pas implantée. Il en reste deux. Je ne sais pas quand je ferai le dernier TEC.
Je ne suis pas sûre de continuer les FIV. Je ne peux pas passer ma vie à attendre quelque chose de si hasardeux, quelque chose sur laquelle je n’ai aucune prise, quelque chose qui n’arrivera certainement pas. J’ai le sentiment de gâcher mon temps, il est déjà bien assez court comme ça. J’ai d’autres ambitions dans la vie que celle d’attendre, espérer, tomber si souvent.
Il faut se rendre à l’évidence, malgré les accidents, l’absence de contraception, les années d’essai, les embryons clés en main, je n’ai jamais été enceinte et je ne le serai probablement jamais.
Oh je ne cherche absolument pas du réconfort en vous livrant ça, je ne suis pas triste même si mon cœur s’est pincé hier lorsque j’ai déjeuné près d’un nouveau-né d’environ une semaine. Je n’ai pas non plus envie qu’on me dise que c’est mon choix de ne pas en avoir. Mon choix pour l’instant c’est d’être heureuse dans la vie et cette volonté d’être mère à tout prix me bouffe mon énergie.
Je voulais simplement vous dire quelles sont mes pensées en ce moment. Elles vont peut-être évoluer, ou pas. Je ne baisse pas les bras. Je ne pensais pas qu’un jour j’aurais la chance d’avoir un homme aussi merveilleux que le mien à mes côtés. Je pensais qu’un jour j’aurais un enfant. Il se peut que ma vie ne soit pas tout à fait telle que l’avais imaginée.