Mois: mars 2014

La surprise de la chef

Ce soir, au milieu du couloir:

« – Mimi, comment ça va? (en vrai elle m’appelle pas Mimi vous l’aurez compris)

– Oui ça va merci.

– Vous êtes sûre?

– Ben en fait, faut que je vous parle. Demain après-midi, ça vous va?

– Euh oui, mais c’est grave?

– Non… Enfin… Non pas vraiment.

– Arrêtez vous me faites peur, ça concerne le travail?

– Non… Enfin oui… Mais ne vous en faites pas hein, dormez tranquille cette nuit!

– Vous faites du mystère, je voudrais savoir du coup!

– Bon alors voilà je vous le dis maintenant : pas d’enfant, blablabla, examens, blablabla, PMA, blablabla, travail… ».

Et alors là je suis tombée sur le c** quand j’ai entendu ça : « Mimi, soyez sereine, il ne faut pas que ça vous tracasse, j’ai des collègues qui sont passées par là, je sais ce que ça veut dire, c’est ce qui compte le plus, on fera en sorte que vous soyez dans les meilleures dispositions, s’il vous faut du repos, vous le prendrez, vos collègues sont compréhensives, on trouvera toujours un arrangement pour les examens de dernière minute… »

Franchement? J’avais envie de pleurer/lui faire un câlin/ou un bisou/rire/danser/crier ma joie.

J’ai juste dit « Merci. Merci beaucoup. »

On échange?

Tout d’abord, j’ai bien réfléchi, et j’en suis venue à penser que le mieux était de prévenir ma chef de mon avenir proche en PMA. Ce ne serait pas loyal d’essayer de lui cacher, en plus elle voit tout, si si!

Et puis, qu’elle le sache ou non, ça se fera, donc autant lui dire.

Voilà pour ça.

Et sinon, j’ai lu un livre que j’appréhendais de lire parce que je me disais « Ouh la la, est-ce que j’ai vraiment envie de savoir tout ce qui m’attend? », eh bien en fait j’ai bien rigolé car même s’il parle d’un sujet pas drôle du tout, il est écrit sur un ton décalé. Et on passe un bon moment. Je l’ai lu d’une traite (et demie).

Image

Voilà pour ça (bis).

Ce soir, après les transmissions au boulot, ma collègue enceinte nous a fait un petit craquage, des larmes dans la voix et les yeux genre « Je suis crevée, tout est plus dur, je fais plus rien à la maison et puis j’arrête pas de vomir… ». Moui. Soit.

Ben moi j’aimerais bien être enceinte du « premier coup » et avoir tous tes problèmes de grossesse. Donne, je prends (avec les BHCG qui vont bien). Et puis toi tu prends toutes mes angoisses, mes examens, mes contraintes de PMA. Pour un résultat qui ne sera peut-être jamais positif.

Viens, on échange, là, de suite.

 

Concilier travail et PMA?

Déjà dans le titre j’ai l’impression qu’il y a un mot de trop, vous ne trouvez pas?

Et voilà, il a fallu une convocation avec mes collègues chez la chef pour que le stress monte. Oui oui, celui que j’essaie d’enfouir à chaque fois que je pense à l’avenir qui porte 3 lettres.

Bref, pour vous la faire courte, je travaille dans la santé, et en mai c’est le bin’s. Des congés qu’on ne va peut-être pas pouvoir poser, des journées en 12 heures au lieu de 8, et pour moi en plus une formation de quelques jours dans la capitale en fin de mois.

Et donc voilà que la question de la possibilité de concilier son boulot avec la PMA resurgit.

Comment vais-je faire?

Sachant que j’ai une chef pour qui le boulot passe avant tout (même avant les enfants à ce que j’ai cru comprendre dixit mes collègues) et qui je pense n’acceptera pas mes absences (bien sûr, de par mon boulot, le retard n’existe pas, on est soit là soit pas là, mais pas là qu’à moitié). En conclusion : à qui je ne peux pas parler de mon avenir proche.

Je voudrais que mon désir d’enfant ne porte pas atteinte à mes collègues mais j’ai l’impression que ça va être chaud les marrons.

Oh oui je sais bien, la seule question à se poser c’est : « Qu’est-ce que je veux le plus? ». La réponse est évidente. C’est que j’en demande trop certainement. Je veux le beurre et l’argent du beurre.  Déjà que je demandais simplement une enfant conçu naturellement, ça, c’était de toute évidence déjà trop. Je voudrais quand même pas en plus en concevoir un grâce à la PMA ET garder mes bonnes relations professionnelles. Non mais elle va où elle? N’importe quoi! 

J’ai besoin de me projeter un minimum, genre après mon rendez-vous chez la gynéco fin avril, est-ce qu’elle va me dire « Allez zou c’est parti on attaque dès que possible » (genre dès les règles suivantes? Je ne sais même pas). Ou alors est-ce qu’elle va me dire « Moui voyons, il faut qu’on discute de votre cas, on vous rappellera hein ».

Ce qui m’angoisse dans le titre de cet article, ce sont toutes ces surveillances que j’ai lues (les prises de sang je vais pouvoir les faire au boulot, mais les échos de contrôle non!), ça commence quand dans le cycle? C’est à quelle fréquence? C’est forcément le matin ou ça peut être l’après-midi?

Est-ce que je me prends trop la tête et j’attends de voir lors de mon prochain rendez-vous? Ou est-ce que j’ai raison d’y penser maintenant?

C’est quoi la suite?

Tout d’abord, un grand merci pour vos messages de réconfort suite à mon dernier post. Ca m’a vraiment fait du bien et sans vous, je ne sais pas comment je tiendrais le coup sans virer à moitié barjot.

La suite des événements pour moi, enfin, pour mon chéri plutôt, c’est un nouveau spermogramme avec test de migration survie le 7 avril, et le rendez-vous avec la gynéco fin avril. Ce n’est pas avec la gynéco qui me suit que j’ai rendez-vous, c’est avec sa consoeur du même cabinet. Apparemment c’est elle qui participe aux staffs de l’équipe pluridisciplinaire et donc qui voit les dossiers des couples concernés par l’infertilité.

Ce rendez-vous, je l’attends avec impatience. Mais je me demande ce qu’il va se passer après.

Il faut attendre combien de temps pour commencer des IAC? (parce que je crois que c’est ce qu’on va me proposer, même si je n’en sais rien – c’est ma gynéco qui m’avait parlé de ça)

Est-ce que je vais pouvoir commencer quelque chose avant l’été?

Ca me saoule d’attendre à ne rien faire, je voudrais pouvoir avancer et là je stagne depuis mon HSG.

Comment ça s’est passé pour vous? Quel délai une fois que vous avez eu tous vos résultats pour entamer le parcours du combattant?

Est-on obligé de passer par les IAC avant de commencer les FIV?

Celle pour qui ça marche du premier coup

Je voulais écrire hier mais j’étais en pleine déprime, oui, carrément, la dépression totale qui te fait couler ton mascara à tous les coins de couloirs!

Parce que voilà ce qu’il s’est passé en début d’après-midi. J’étais au boulot avec toutes mes collègues, prête à commencer la réunion trimestrielle pour le prévisionnel des plannings.

Et voilà qu’une collègue arrive un peu en retard et lance:

« – Bonjour, alors pour les plannings je dois vous annoncer tout de suite…

– Tes enceinte?

– Bah ouais, je suis enceinte! (NDLR : du troisième)

– Ca fait combien de temps que tu essayais?

– Oh bah ça a marché du premier coup! »

Oh le coup de massue, j’étais encore perturbée de ma journée de la veille, et voilà tiens, prends ça en pleine face!

Depuis que je souhaite un enfant, je n’ai jamais été jalouse des femmes enceintes. En lisant les divers blogs auxquels je suis abonnée, j’avais bien compris que pour certaines c’était une souffrance sans commune mesure d’apprendre une grossesse dans leur entourage. Moi je ne l’avais jamais ressentie. Jusqu’à cet instant. Merci DNLP d’offrir à ma collègue une grossesse du premier coup. Je ne sais plus qui de vous a dit  » c’est comme si tu crevais de faim et que cette personne mangeait devant toi ». Eh bien c’est une excellente métaphore.

Le boulot, c’est le seul endroit où je peux ne pas penser à tous ces tracas d’infertilité. C’est fini je suis cernée. Merci la vie.

Bon, là on dirait que je déprime encore mais aujourd’hui ça va mieux quand même. Je me dis que finalement je suis pas tant à plaindre que ça. Une patiente de 31 ans est en train de mourir d’un cancer et va laisser des enfants qui ne savent pas encore marcher. Une collègue/copine qui espérait pour sa dernière FIV a été ponctionnée et il y a eu zéro fécondation. Y’a pire, toujours.

Vilain cerveau

Mon cerveau s’amuse avec moi. Oh qu’il est sadique parfois…

On peut dire que mes rêves ne sont pas prémonitoires. Pourtant c’était super bien. Ca fait deux nuits d’affilée que je rêve que je me vois découvrir ma grossesse.

La première nuit, je faisais simplement un test, il ressemblait à un cadran de montre, il décomptait les secondes. Et puis ça indiquait positif. J’étais toute sonnée. Je me suis réveillée, contente d’avoir connu ça une fois dans ma vie. Et le plus drôle, c’est que j’ai vu une photo de test positif dans la journée. Une amie proche qui est au courant de mes galères m’a annoncé, délicatement, que sa meilleure amie était enceinte, et plus tard alors qu’on se montrait des photos sur nos iphone, la photo du test de sa copine a glissé sous mes yeux. J’ai été sincèrement heureuse pour elle parce que cette fille a fait une fausse couche l’année dernière après plusieurs années d’essais infructueux.

Bon, et cette nuit, rebelote! Mes règles qui ne viennent pas (comme en vrai), je fais un test mais sous forme de bandelette urinaire et la paf, ça m’inscrit BHCG 1524. Pourquoi 1524, absolument aucune idée. Oh my god, j’étais sur un nuage, je ne saurais expliquer le bonheur que je ressentais à ce moment. Je mettais le ticket avec les résultats imprimés dans ma poche droite, et j’attendais le moment où j’allais l’annoncer à mon chéri. Et puis je me suis réveillée, toute excitée d’avoir encore une fois vécu une belle surprise.

Toute excitée d’imaginer un instant que c’était peut-être ce qui allait m’arriver?

Et je force mon cerveau à tourner au ralenti. J’encourage mon neurone de l’espoir à se calmer.

Ca fait deux jours que j’attends mes règles. Deux jours de retard alors que je n’ai jamais de retard. Et tous ces petits signes auxquels j’ai sûrement un peu trop prêté attention. J’ai même eu de légères nausées parfois. Ca ne peut être que ça, sinon quoi? Et l’HSG ce mois-ci, ça a certainement débloqué quelque chose! Mais oui voyons, c’était ça!

Je me voyais déjà aller à la pharmacie demain matin. Voir le positif s’afficher et sentir mon coeur bondir dans ma poitrine, éprouver pour de vrai ce que j’avais ressenti dans mes rêves.

Eh bah non. Encore une fois. Mes règles sont arrivées tout à l’heure. Et j’ai bien chialé.

Archive de mon autre blog #3

samedi 18 janvier 2014

Lettre au voisin du dessus

L’heure est grave, y’a un truc qui va pas, la preuve, j’ai refait du sport aujourd’hui! (après 7 mois d’abstinence -je te raconte pas les courbatures demain)
Salut mec,
C’est moi Mimi, attends je te prends sur l’autre onglet, je suis en commande sur le site du magasin des suicides (ils ont plus ma taille de corde, la faute aux soldes ça encore!!)
Ouais dis voir, y’a un truc qui va pas du tout là, mais alors pas du tout du tout.
J’avais écrit à Dame Nature et à l’autre vieux schnock de Père Noël. Bah tu sais quoi, ce petit bâtard m’a répondu. Sous forme de résultats du laboratoire d’analyses biologiques.
Qu’est-ce qu’on fait donc, je me pends tout de suite ou maintenant? Putain, j’ai envie de m’étrangler à coups de marteau comme dirait l’autre (sauf qu’il n’y a plus non plus de marteau, rapport à l’autre folle de Miley Cyrus).
On rigole on rigole mais merde, c’est rude ce que tu m’imposes, j’étais pas prête en fait. Pas du tout prête.
Rhaaaa mais c’est quoi ça, quelqu’un fait cuire des échalotes ou bien? Voilà t’as gagné je pleure maintenant. Comme si ça allait arranger nos affaires de transpirer des yeux.
T’es content, t’as eu ce que tu voulais? Je sais pas ce que j’ai fait dans une vie antérieure pour mériter ça, j’étais quoi, une tueuse en série, une dangereuse psychopathe, une mangeuse d’enfants?
Pffff tu m’énerves tiens. Je vais te dire, tu me dégoûtes même.
Comment ça y’a pire? Je m’en fous moi aujourd’hui qu’il y ait pire. Oh oui ça va hein, l’histoire du mec qui avait pas de chaussures et qui voit un autre gars sans pieds, c’est bon, c’est moi qui te l’ai appris limite!
J’ai plus envie de te parler. Je te demanderai plus rien. Finis les 22h22, les étoiles filantes et toutes ces conneries.
Merci, salut.

Les deux voix

– J’ai eu une douleur inhabituelle au ventre juste après la supposée ovulation.

– Et alors, c’est pas la première fois que tu as ce genre de douleur, si?

– Non, mais là je l’ai pas trouvée comme les quelques fois où j’ai eu mal ici.

– Donc voilà, tu as déjà eu ça, on est d’accord. Quoi d’autre?

– J’ai les seins plus gros non? En plus il me font un peu mal.

– Mais ils fluctuent sans arrêt selon ton cycle, selon si tu prends 500 grammes, selon ci selon ça. Quoi d’autre?

– Je n’ai pas le syndrome prémenstruel alors que d’habitude je suis trèèèèèèès chiante une semaine avant les ragnagnas.

 – Eh bah tu vas vite réaliser les choses quand ton J1 va se pointer d’ici 4 jours.

– Oui mais s’il se pointe pas, tu crois pas que ça pourrait être parce que…?

– Mais oui bien sûr, crois-y, et puis sois bien dégoûtée pour la énième fois. Fais-toi plaisir.

– Oui mais… Et si?

– Et si quoi? Et si on disait que t’avais 36 ans et une chance tous les 10 cycles que ça marche? Et si on disait que ton chéri avait 10% de spermatozoïdes normaux? C’est ça la réalité ma vieille, on dirait bien que ça fait une chance sur 100 seulement, non?

– Oui.

– Alors tais-toi.

Ca fait quand même une sur 100…

– Chhhhhhhhuuuut.